Les Ouïghours du sud et de l’est du Xinjiang ont une longue tradition de culture du mûrier, en effet, les feuilles du murier commun ou murier blanc nourrisent le ver à soie. Il existe cependant un autre murier dit » murier à papier » qui permet à une autre industrie plus méconnue de prospérer : la fabrication du papier. En effet, depuis la dynastie Tang, cette industrie artisanale locale a utilisé la peau tendre de la branche de mûrier comme matière première pour fabriquer un papier original.
Ce papier de mûrier utilise une partie de l’intérieur de la branche de mûrier comme matière première. A l’intérieur de la branche de mûrier, un trouve une membrane collante où les fibres sont lisses et délicates, traités, elles permettent la fabrication d’un papier.
Les livres et les classiques du Xinjiang sous la dynastie Qing étaient principalement imprimés sur du papier de mûrier, de même que certains billets de banque. Le papier de milieu de gamme, plus épais, est généralement utilisé pour l’emballage du thé, des herbes, etc., et le papier de mûrier encore plus épais est souvent utilisé pour coller des puits de lumière ou comme matériau auxiliaire pour la confection de bottes.
Depuis les années 80, le papier de mûrier n’est plus usité dans la vie quotidienne des Ouïghours. Les artisans qui en fabriquaient ont changé d’emploi, et leurs enfants et petits-enfants n’ont aucun désir d’hériter de cette compétence devenue inutile. À l’heure actuelle, le seul artiste survivant qui peut faire du papier de mûrier est très âgé. Cette compétence ancienne doit être sauvée et protégée de toute urgence. Source: Réseau du patrimoine culturel immatériel chinois