Une télévision chinoise présente une créatrice :  « Quand le moderne rencontre la tradition : Longhong Ziwei porte l’artisanat yi sur la scène mondiale ».

 

« Une créatrice de bijoux contemporaine puise dans l’héritage de la minorité yi en Chine pour imaginer des pièces tournées vers le monde. »

Toute la question de l’héritage d’un peuple particulier comme apport à l’universel est ainsi posée; en y incluant l’aspect économique. L’artiste imaginerait ce monde futur en accord avec le monde traditionnel.

je vous invite à aller sur son site.

https://www.softmountains.com/

 » La créatrice Longhong Ziwei mêle sensibilité moderne et ornementation traditionnelle, en s’inspirant profondément de la culture du peuple Yi, dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine, où elle est née et a grandi. Ses accessoires reflètent les motifs, les techniques et les couleurs chers aux femmes yi. »

« Je pense que les Yi — surtout les femmes — sont très créatifs », explique Ziwei. « Ils fabriquent eux-mêmes leurs vêtements et leurs bijoux.

Quand j’étais petite, ma mère cousait des jupes plissées à la main. Elles sont difficiles à réaliser et peuvent prendre plusieurs semaines.

Quand j’étais à Saint-Martin, j’ai raconté à mes amis que ma mère pouvait les fabriquer elle-même, et ils étaient stupéfaits. Cette tradition m’a énormément influencée. »

« Ziwei a fondé sa marque Soft Mountains en 2017. Chaque année, elle se rend dans le Liangshan, dans la province du Sichuan — la plus grande région habitée par les Yi — pour trouver l’inspiration.

« J’y suis allée de nombreuses fois, et à chaque visite je découvre quelque chose de nouveau », raconte-t-elle. « Pékin et Shanghai sont très urbanisés et donnent des idées plus orientées vers le marché, mais Liangshan, c’est plutôt comme une guérison spirituelle. »

S’il y guérison spirituelle, c’est qu’il y a eu une blessure spirituelle par cette civilisation moderne et urbaine. On pourrait alors évoquer les travaux de l’ethnologue Eric navet sur un société moderne ethnocide, écocide et egocide.

Création et Préservation.

Un peuple qui crée lui-même à la main ses propres vêtements préserve son égo de créateur et sa fierté. La Chine a réussie par certain aspect a être très moderne.

Un mouvement traditionnaliste s’y développe en réaction tant chez les Han que les autres groupes ethniques. La guérison spirituelle pourrait également évoquer les pratiques animistes du peuple Yi.

Nous avons en France la chance de pouvoir bénéficier des travaux de l’ethnologue  Aurélie Névot, Comme le sel, je suis le cours de l’eau. Le chamanisme à écriture des Yi du Yunnan (Chine), Nanterre, Société d’ethnologie, 2008 (317 pages)

 » L’une des signatures de Soft Mountains est le travail artisanal réalisé par des artisans yi — même s’il est difficile de les trouver. Ziwei a réussi à collaborer avec huit d’entre eux, dont un qui avait quitté un emploi dans la construction dans la province du Shandong (à l’est de la Chine) pour revenir dans son village. »

Nous retrouvons là le caractère moderne de la marque au nom anglais  » Soft mountains  » , le travail artisanal qui est souligné par les caractère en gras, et la coexistence des deux mondes incarnée par le retour au pays natal de l’ouvrier.

« La production industrielle à grande échelle met en péril les savoir-faire traditionnels », souligne-t-elle. « Beaucoup d’artisans ne peuvent plus vivre de la bijouterie seule et partent chercher du travail dans les grandes villes. Ce dilemme de subsistance a failli faire disparaître l’artisanat traditionnel yi. »

Peu à peu, son travail a attiré l’attention à l’international. En 2019, Vogue a classé Ziwei parmi les sept créateurs de bijoux les plus novateurs de Chine. En 2020, elle a présenté ses créations à la Fashion Week de Londres. Ziwei est convaincue que les traditions ethniques peuvent jouer un rôle plus important dans la mode contemporaine — et elle espère que davantage d’artisans transmettront leurs savoir-faire aux générations futures.